Faut-il prier pour TOUS les défunts ? Saint Thomas d’Aquin éclaire : seulement pour les fidèles, pas pour les hérétiques et apostats

Introduction
Dans la tradition catholique, la prière pour les défunts est une œuvre de miséricorde spirituelle, un acte de charité visant à soulager les souffrances des âmes du Purgatoire. Cependant, devons-nous prier pour tous les morts indistinctement ? Saint Thomas d’Aquin, le Docteur Angélique et l’un des plus grands théologiens de l’Église, a traité cette question dans sa Somme Théologique, donnant des instructions claires : il ne faut pas prier pour les infidèles, hérétiques, schismatiques ou apostats.

Ce principe, ancré dans la doctrine catholique traditionnelle, peut sembler choquant à une époque où le relativisme et un faux œcuménisme cherchent à brouiller les frontières entre vérité et erreur. Mais comme nous le verrons, l’enseignement de saint Thomas n’est pas une simple opinion – c’est une exposition cohérente alignée sur la foi et la justice divine.


1. La prière pour les défunts : pour qui est-elle efficace ?

L’Église a toujours enseigné que les prières, messes et suffrages pour les défunts profitent aux âmes mortes en état de grâce mais nécessitant une purification (Purgatoire). Cependant, toutes les âmes ne peuvent être aidées par nos prières. Saint Thomas l’explique avec précision :

« On ne doit pas prier pour les infidèles et les pécheurs impénitents, car une telle prière ne leur serait d’aucun profit » (Somme Théologique, Supplément, q. 71, a. 5).

Le raisonnement est clair : la prière suppose une communion dans la foi. Ceux qui sont morts en rejetant Dieu ou en se séparant volontairement de l’Église (hérétiques, schismatiques, apostats) ne sont pas disposés à recevoir les fruits spirituels de nos prières.


2. Pourquoi ne pas prier pour les hérétiques et apostats ?

Saint Thomas donne trois raisons principales :

A. La justice divine

Dieu est miséricordieux, mais Il est aussi juste. Ceux qui ont rejeté la vérité et persévéré dans l’erreur ne peuvent recevoir la même assistance qu’une âme fidèle ayant lutté pour rester en grâce. Prier pour une âme morte en rébellion contre Dieu reviendrait à tenter de renverser Son jugement éternel – une impossibilité (cf. Hébreux 9:27).

B. L’appartenance au Corps Mystique

Les prières de l’Église ne profitent qu’à ceux qui en faisaient partie de leur vivant (au moins par le baptême et sans séparation volontaire). Les hérétiques et apostats, en rejetant les enseignements de l’Église, s’excluent eux-mêmes de ses bienfaits spirituels.

C. La futilité de la prière

Saint Thomas note que prier pour les damnés est inutile, leur sort étant déjà scellé. Et pour ceux morts en péché mortel sans repentir, rien n’indique qu’ils puissent être aidés (cf. 1 Jean 5:16-17).


3. Que disent l’Écriture et la Tradition ?

Cet enseignement n’est pas une invention médiévale mais a des racines bibliques et patristiques :

  • 2 Maccabées 12:44-45 (livre canonique pour les catholiques) parle de prier « pour les soldats juifs tombés au combat » (qui étaient fidèles), pas pour leurs ennemis païens.
  • Saint Augustin enseigne que « on ne doit pas prier pour les défunts morts en péché grave » (Enchiridion, 110).
  • Le Concile de Trente (Session XXV) confirme que les messes pour les défunts ne sont que pour les fidèles défunts, pas pour tous indistinctement.

4. Qu’en est-il de la miséricorde ? Ne devons-nous pas aimer tous ?

Certains objecteront : « N’est-ce pas manquer de charité ? » Mais la vraie charité ne peut contredire la justice ni la vérité. Prier pour un hérétique mort impénitent (comme un chef protestant ayant nié la Vierge Marie) serait un acte désordonné, Dieu ayant déjà jugé son âme.

D’ailleurs, l’Église prie bien pour la conversion des pécheurs de leur vivant, mais après la mort, leur sort dépend de leurs choix libres.


5. Conclusion : Prier, mais avec discernement

L’enseignement de saint Thomas n’est pas « cruel » mais cohérent avec la foi. Nous devons prier avec ferveur pour les âmes du Purgatoire (c’est un devoir de charité), mais sans tomber dans un universalisme ignorant le jugement divin.

En ces temps de confusion doctrinale, souvenons-nous :

  • De prier spécialement pour les fidèles défunts
  • De ne pas perdre temps en prières futiles pour ceux ayant rejeté Dieu
  • De croire que la miséricorde divine respecte toujours la liberté humaine

« Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la trouvera » (Matthieu 16:25).

Prions-nous avec discernement, ou avec sentimentalisme ? La réponse affecte non seulement les défunts mais aussi notre propre fidélité à la vérité.


Qu’en pensez-vous ? Connaissiez-vous cet enseignement de saint Thomas ? Laissez vos commentaires et partagez cet article pour encourager une discussion sérieuse sur la foi.

(Note : Cet article s’appuie sur la doctrine catholique traditionnelle. Pour des cas particuliers, consultez un prêtre ou théologien bien formé.)

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Pater noster, qui es in cælis: sanc­ti­ficétur nomen tuum; advéniat regnum tuum; fiat volúntas tua, sicut in cælo, et in terra. Panem nostrum cotidiánum da nobis hódie; et dimítte nobis débita nostra, sicut et nos dimíttimus debitóribus nostris; et ne nos indúcas in ten­ta­tiónem; sed líbera nos a malo. Amen.

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